Visite de Gostuša, le « village de pierre », avec des amis en or

Il n’y a rien qui me fasse plus plaisir que de recevoir la visite de mes amis lors de mes diverses aventures, si ce n’est 1) lorsque ces-dits amis sont des personnes que je connais de longue date mais que je n’ai malheureusement pas l’occasion de les voir souvent (la dure réalité des amitiés à distance) et 2) lorsque ces-dits amis sont vraiment super mignons et me ramènent des petits cadeaux, souvenirs d’une vie pour moi révolue (genre des chips rectangles ❤️) ! Aujourd’hui, j’accueille donc Nastya, ma copine de danse biélorusse, avec qui j’ai eu la joie de partager la non-chanson lors de mon premier Kolyada, et qui est en Serbie pour rejoindre son copain espagnol Alberto que j’ai également eu la chance de rencontrer à Minsk il y a déjà plus d’un an. Ô, joie !

Nastya, Jan et moi en train de danser au centre-ville de Minsk, été 2019

Comme vous pouvez l’imaginer, je ne retourne pas en Biélorussie tous les quatre matins, et mes amis Biélorusses ont également autre chose à faire que venir me rendre visite (une révolution, par exemple). De plus, avec la Covid-19, ces problèmes de voyage et de rencontre se sont accentués ces derniers temps notamment pour les pays frontaliers de l’Union européenne : en l’occurrence, pour notre histoire, la Biélorussie et la Serbie. C’est pour cela que ma copine Nastya, Biélorusse, ne peut actuellement plus voyager dans les pays de l’Union européenne (en attendant que les ambassades réouvrent et redonnent des visas). Son copain Alberto, Espagnol, pourrait lui en revanche se rendre au Bélarus, mais comme la situation est un chouilla compliquée en ce moment à Minsk, ils préfèrent d’un commun accord se rendre dans un autre endroit pour se retrouver. Alors entre la Turquie, l’Egypte, et la Serbie, voyez-vous, ils ont choisi la dernière option ! Et ce pour ma plus grande joie 🙂

Quand l’horizon se réduit, une seule destination, la Serbie ! (Bonne chance pour trouver votre route par contre !)

Les journées étant courtes au mois de novembre et le séjour de nos amis limité, nous avons peu de temps pour profiter ensemble de tout ce que la région de Pirot a à offrir. Néanmoins, nous profitons quand même de leur venue pour organiser une excursion un peu particulière, direction le Parc Naturel de Stara Planina et plus précisément la petite localité de Gostuša (prononcez « Gostoucha »), un « village de pierre » où l’on peut voir des maisons à l’architecture unique en Serbie.

Gostuša, village star de la Serbie (enfin… presque)

Après une petite heure de voiture en direction du lac Zavoj, nous nous arrêtons aux abords du village et commençons notre déambulation. L’air est frais, les maisons, effectivement, anciennes, et la vue sur les montagnes et la rivière en contrebas est magnifique. S’il n’y pas foule dans le village, tout le monde nous dit néanmoins bonjour et est un peu curieux de notre présence. Les touristes étrangers n’ayant pas pu venir cet été, forcément, voir débarquer trois étrangers et demi discutant en anglais en plein mois de novembre, ça fait tout drôle (et oui, je compte Saša comme un demi-étranger, mais seulement quand il parle anglais ou français) ! Notre balade traverse tout le village à flanc de montagne et dure environ une heure. Nous explorons les environs, jetons un coup d’oeil par la fenêtre de l’église (malheureusement fermée, #nochurching today), discutons avec les locaux que nous croisons grâce à notre traducteur (la moitié non-étrangère de Saša), bref, la journée se déroule pour le mieux.

A la recherche des fameuses maisons aux toits de pierre, nous comprenons bien vite que nous marchons en réalité juste à côté d’elles, rendant ainsi difficile leur observation. Un conseil, donc, pour votre visite prochaine à Gostuša, si vous souhaitez avoir la vue « carte postale » (si celles ci existaient), rendez vous de l’autre côté de la rive pour pouvoir mieux apprécier le paysage. La particularité des maisons de Gostuša réside dans le fait qu’elles ont été entièrement construites en pierre et matériaux naturels. En effet, sa situation en pleine montagne en fait un lieu toujours isolé où les habitants ont du se débrouiller avec ce qu’ils avaient à proximité pour construire leurs maisons. Le manque d’infrastructure et d’accessibilité a ainsi paradoxalement permis au village de se préserver d’une certaine modernité architecturale, tout en le vidant malheureusement peu à peu de ses habitants. Si le village comptait autrefois environ 1500 habitants, ils ne sont aujourd’hui plus que 300 à peine. Mais la tendance commence à changer, puisqu’en 2016 Gostusa a reçu le « Europa Nostra Award » et « Grand Prix of the European Union for cultural heritage« , deux prix permettant la protection de son patrimoine architectural et son développement touristique.

Aux alentours de midi, nous commençâmes à avoir grand faim, comme vous pouvez vous l’imaginâtes. Organisés comme tout, nous avions prévu burek et autres pizzas achetés à la « pekara » (la boulangerie) pas loin de chez moi avant de partir, en vue d’un probable pique-nique. Mais, en nous baladant, nous avons remarqué un petit panneau mentionnant une guest-house, qui, bien qu’elle semblât fermée, nous a inspiré un petit arrêt en quête peut-être d’un café chaud. Et ça n’a pas loupé, l’hospitalité serbe nous a pris par défaut, et nous voici en 5 minutes tous les quatre installés au chaud à la table de Deki dans la guest-house de la famille Vidanović. Notre hôte partage avec nous le repas originellement prévu pour lui et sa famille. Heureusement, quand les Serbes cuisinent, ils (enfin, elles) ne sont pas pingres en quantité : quand il y en a pour trois, et bien, apparemment il y en a pour sept aussi. Salades, viandes, rakija, vin fait maison, le fameux « kominjak« , deuxième bouteille de vin fait maison, dessert et café, tout y passe, le tout au gré de nombreuses conversations intéressantes sur des sujets aussi variés que la religion, la région de Pirot, la vie politique en Serbie, l’économie du tourisme en temps de Covid, et j’en passe. Un repas bien rempli donc que ce soit en terme de discussions ou en terme de nourriture. Nous ne ressortons de la guest-house qu’à la nuit tombée, mais ravis de ce moment passé en bonne compagnie.

Le village de Gostuša était donc pour nous une belle découverte. Personnellement, j’adore me balader dans les vieux villages de montagnes, que ce soit en France ou en Serbie, où je trouve qu’une ambiance particulièrement agréable règne. Je pense que beaucoup diront qu’il n’y a peut-être pas grand chose à voir à Gostuša. Certes. Mais il y a tout à entendre, à sentir, et, dans notre cas, à goûter ! C’est un endroit idéal pour une sortie un peu hors du temps, loin de l’agitation du quotidien et plus proche de la nature.

Merci Gostuša !

Alors, convaincus par Gostuša ? 🙂

PS : Pour compléter l’histoire du séjour de nos amis, je tenais à mentionner ici que Nastya a donné le lendemain une interview au journal serbe « Južne vesti » où elle décrit la situation au Bélarus concernant la Covid et les manifestations qui ont lieu chaque dimanche depuis 4 mois. Une vidéo touchante que je tenais à vous partager ici !

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