Comme nous le rappelle le fameux dicton In vino veritas, le jus de raisin préféré des Français possède plus d’un pouvoir. Qu’il s’agisse de la magie de passer de bons moments, de la fierté prodiguée à toute une nation, ou simplement du bonheur à déguster un breuvage finement travaillé, le vin peut s’enorgueillir de nombreuses qualités. Malheureusement, il n’est pas toujours facile de pouvoir le découvrir dans toute sa splendeur, au coeur de son château, et de se le voir raconter par son producteur, ni même de le découvrir tout court puisque certains vins ne sont que très peu commercialisés en France, directement réservés à l’exportation. Mais, nous sommes chanceux, car chaque année, quelques journées spéciales apparaissent dans le calendrier pour nous sauver de ces tracas, doucement intitulées les « Journées Portes Ouvertes ».

Ainsi, les 21 et 22 octobre derniers faisaient partie de ces moments exceptionnels où les exploitations viticoles ouvrent leurs portes aux promeneurs égarés en quête de vérité pourpre. C’est le territoire des Graves qui a ouvert la danse, en proposant un week-end entier destiné à faire découvrir (et re-découvrir pour certains) le fruit de leur travail. Et, comme un bonheur ne vient jamais seul, et pour fêter leur vingtième ouverture de portes, c’est même une édition spéciale « anniversaire » qui a été organisée. Au programme : 69 châteaux à découvrir autour de trois appellations, des activités, des visites de chais… Mais, surtout, des rencontres humaines autour de ce qui nous réunit tous : l’alcool de qualité. Sans oublier le fameux concours pour les plus joueurs d’entre nous, avec à la clef la possibilité de remporter jusqu’à soixante bouteilles de vin. Oui, vous avez bien lu, soixante bouteilles. De quoi tenir au moins… Trois mois !

En novembre, c’est au tour des domaines des Sauternes de faire leur entrée, ou plutôt de vous ouvrir leurs entrées. Cette fois-ci, les lieux ouverts à la visite sont moins nombreux, ce qui est normal pour un territoire si petit. La communication est, elle aussi, moins abondante, ce qui n’enlève absolument rien à la joie de ces visites. Il suffit de consulter la carte sur internet pour savoir où aller, ou, encore plus drôle, et ça fait partie d’un de mes jeux préférés, choisir directement en fonction des petits panneaux affichés le long de la route. Oh, tiens, Château Roumieu, ça a l’air sympa, ça sonne bien, allons-y ! Quand on sait que tous les endroits indiqués proposent des dégustations de vin gratuites, le risque d’être déçus en se laissant guider par le hasard est d’un coup beaucoup moins grand.

Pour accomplir ces portes ouvertes, quel matériel est nécessaire ? C’est très simple. Il vous faut : 1) Un chéquier 2) Des bouteilles d’eau car l’hydratation est primordiale entre deux visites 3) Un goûter et 4) Surtout, surtout, un conducteur qui va devoir recracher son vin, se sacrifiant pour le reste de la communauté, dans un geste altruiste d’une beauté incommensurable.

Prochain rendez-vous les 2 et 3 décembre prochains pour les Pessac-Léognan, puis il faudra être patient et attendre le printemps avant de partir à la rencontre des Médoc et autres Saint-Emilion.
Bon vin ! Euh, vent ! Bon vent !
(et attention l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, n’oubliez pas !)