Cet article commence avec un titre au calembour un peu douteux, certes, mais je ne pouvais pas faire autrement compte tenu du fait que cet exercice ô combien spirituel des mots en « Arles » m’a accompagné tout au long de mon séjour dans la (presque) capitale provençale ; il fallait donc que je leur rende hommage. Pour plus de déclinaisons arlésiennes et quelques photos supplémentaires, je vous invite à découvrir le compte instagram @photodemur9 derrière lequel se cache un mystérieux créateur de contenus à la recherche des plus beaux murs du monde (j’ai de la chance, il aime bien partir en vacances avec moi, même si j’ai du mal à me réveiller le matin). Bref, l’introduction nécessaire suite à un titre étonnant – quoiqu’il sera également résonnant avec la suite de cette histoire – passée, chers lecteurs, chers lectrices, chers regardeurs d’images, je viens vous conter aujourd’hui mes aventures non pas à Arles mais en Arles (apparemment ça se dit comme ça) lors de son evenement phare : les Rencontres de la Photographie !

Les Rencontres d’Arles ont lieu chaque été dans la cité provençale depuis plus de 50 ans ! C’est donc l’un (pour ne pas dire LE) festival français de photographie internationale, un peu l’équivalent du festival d’Angoulême pour la bande-dessinée ou du festival Longueur d’ondes de Brest pour la radio (ouuuui j’adore les festivaaaaals). Tout y est grandiose. Jugez par vous même : deux mois d’expositions, une semaine d’ouverture pleine d’événements, 40 expositions présentées dans tous les lieux cools de la ville et même aux alentours, le tout à découvrir sans limite de temps grâce à votre pass exposition pour la modique somme de 39 euros, que dis-je, gratuit si vous avez moins de 18 ans, que vous êtes arlésienne ou arlésien, que vous êtes handicapé, réductions aussi si vous êtes demandeur d’emploi ou jeune (aucune de ces catégories ne s’applique pour moi mais 39 euros c’est pas cher pour que tous ces gens puissent en profiter gratuitement !), que puis-je ajouter ? C’est tout simplement formidable !






Mais alors avec tant de contenus, comment organiser sa visite ?
@Photodemur9 et moi avons consacré deux jours complets au festival en arrivant un jeudi du mois d’août le soir et en repartant le dimanche matin. Nous n’avons pas noté de changement significatif entre la semaine ou le week-end quant à la fréquentation des expositions, honnêtement il y avait du monde mais c’était très raisonnable : aucune file d’attente, pas de problème pour lire les panneaux de présentation (oui c’est un festival de photos mais il y a beaucoup de lecture !) ou admirer les œuvres, de la place pour toutes et tous en terrasse… A ce niveau là, pas de soucis, même si j’imagine que la semaine d’ouverture est plus fréquentée avec ses nombreuses rencontres, projections et autres inaugurations organisées à cette occasion. Étant sur place deux jours, nous avons donc opté pour ce fameux pass « toutes expositions » qui nous permet, comme son nom l’indique, de profiter de toutes les expositions sans limite de temps, ce qui signifie qu’on peut revenir en septembre si on veut terminer notre visite.








Ce qui m’amène au point numéro 2, combien de temps faut il pour voir toutes ces expos ? Et bien, ça, c’est difficile à dire !
Je crois que nous avons quand même réussi à voir une majorité d’expositions en deux journées assez intensives puisque nous avons visité 17 lieux sur 23, sachant que certaines visites sont assez éloignées du centre ville voire carrément en dehors de la ville. Idéalement, il faudrait sûrement prévoir 4 jours pour pouvoir prendre le temps de tout visiter, mais, en réalité, nous étions satisfaits de notre organisation. Si vous n’êtes de passage à Arles qu’une seule journée, vous pouvez aussi acheter un billet « un jour » ou même acheter un billet pour une exposition en particulier. Bref, toutes les options sont possibles 🙂
Une fois sur place, tout est très bien indiqué, les expositions sont très bien agencées, il y a des installations audio ou vidéo qui accompagnent la plupart des parcours et c’est un vrai plaisir de déambuler autour de toute cette culture. Je dirais même que c’est nourrissant : de belles œuvres présentées dans de beaux lieux, cela réveille notre créativité intérieure et ça donne envie de mener pleins de projets artistiques.





Le palmarès des meilleures expositions qu’on a vu :
L’une des particularité de ce festival de photographie est qu’on parle ici beaucoup plus de photographie artistique que de photographie de reportage à laquelle je suis plus habituée. J’étais déjà allée au festival de La Gacilly (j’écrirais peut être un jour un article à ce sujet) et je souhaite vivement aller l’an prochain au festival de Perpignan car je pense que c’est mon genre préféré (pareil avec les bande dessinées d’ailleurs, c’est sûrement mon amour pour le journalisme qui se révèle ici). Néanmoins, même si je ne connais pas grand chose à la photo d’art (et d’Arles ! Haha… Ha), j’ai eu de très belles découvertes. Je vous laisse donc découvrir ci dessous mon palmarès de mes expositions préférées :
- Charles Fréger, « Aam Aastha »
Je découvre Charles Fréger et son projet autour des « costumes de mascarade » dans le monde. Après l’Amérique, le Japon et même la Bretagne, le photographe s’est rendu dans plusieurs régions indiennes pour une exposition haute en couleurs.


- Saul Leiter, « Assemblages »
Saul Leiter nous fait découvrir « sa ville », New-York, des années 1940 à la fin du 20ème siècle, en noir et blanc comme en couleurs (ce qui lui aura valu beaucoup de critiques de ses collègues photographes plus puristes que lui), à travers une multitude de détails que lui seul semble voir.


- Zofia Kulik, « La Splendeur de l’Artisane »
Quand on découvre les œuvres de l’artiste polonaise Zofia Kulik, difficile d’y rester insensible tant elles sont monumentales, belles et bizarres en même temps. Son style et sa méthode sont uniques : on ne comprend pas trop comment ça marche mais on adhère totalement.


- Collection de Jean-Marie Donat, « Ne m’oublie pas »
À Marseille, le Studio Rex a immortalisé jusqu’en 2018 les visages des habitants de son quartier, souvent venus de loin et arrivés en France dans l’espoir d’une vie meilleure. L’exposition est issue du fond photographique de cette enseigne, réuni par Jean-Marie Donat : des images prises entre 1966 et 1985, à la fois photos-montage, photos d’identité ou photos souvenir, qui témoignent d’une myriade d’histoires personnelles, aujourd’hui anonymes, au temps où les studios photo avaient pignon sur rue.

- Scrapbooks, « Dans l’imaginaire des cinéastes »
Scrapbooks, c’est un peu une plongée dans l’intimité créative de cinéastes tels que Chris Marker, Agnès Varda ou Stanley Kubrick. Assemblages, collages, notes griffonnées sur un coin de page et petits dessins bizarres, avec parfois des indices annonçant leurs prochains chefs d’œuvres. Ça donne envie de scrapbooker tiens !


- Lumières des Saintes, « Un pèlerinage photographique »
L’exposition Lumières des Saintes réunit plusieurs photographes qui ont pour point commun d’avoir documenté, à un moment donné (entre la fin du 19ème siècle et nos jours), le plus grand pèlerinage tsigane ayant lieu chaque année à Saintes-Maries-de-la-Mer en l’honneur de Sainte Sara. Colorées (même en noir et blanc), surprenantes, les images se teintent parfois d’exotisme et parfois d’admiration (les artistes étant toujours sensibles à la liberté des peuples du Voyage). Bref, tout ça fait de très belles photos.


- Casa Susanna
Quand deux antiquaires tombent sur une collection de photos datant des années 1950 et 1960 représentants des hommes habillés en femmes, c’est la découverte de la Casa Susanna : un réseau de personnes, devenues amies, aimant se travestir et devant le faire à l’abri de tous les regards dans une Amérique plus que puritaine.


Comme vous le voyez, il y en a vraiment pour tous les goûts en terme de style, de genre, d’époque ou de projet artistique ! Un vrai régal ! Et si les expositions ne vous suffisent pas, la ville regorgent aussi de nombreuses galeries privées et de librairies spécialisées qui vous permettront de prolonger votre visite à chaque coin de rue 🙂





J’espère que cet article vous a plu et vous aura donné envie d’aller aux Rencontres d’Arles l’été prochain ! N’hésitez à donner votre opinion (avec des jeux de mots en Arles !) en commentaire 🙂


