Merci Bakou #4 – 10 choses que vous ne verrez qu’en Azerbaïdjan

Quand on habite dans un nouveau pays pendant plusieurs mois (voire années !), cela nous laisse le temps de découvrir tout un tas de petites subtilités rigolotes qu’on n’avait jamais vu ailleurs. Après la Biélorussie et la Bulgarie, direction maintenant l’Azerbaïdjan pour 10 choses que vous ne verrez qu’ici !

1) Une pluie d’été mais sans aucun nuage dans le ciel

A partir du mois de juin et jusqu’en août ou septembre, il n’est pas rare de recevoir quelques gouttes sur sa tête alors qu’on se balade tranquillement à Bakou sous un ciel bleu éclatant, un soleil écrasant et une température d’au moins 30°. Mais comment cela est-il possible ? Tout simplement, de (très) nombreuses clims individuelles ornent les façades des immeubles et les propriétaires ont pour habitude de laisser pendre le tuyau d’évacuation d’eau sans faire particulièrement attention à où l’eau allait tomber. Et bien, chers amis, l’eau elle tombe sur les trottoirs, et les Bakinois, tels les Parisiens dans le métro, ont développé un haut sens du slalom urbain pour les éviter.

Couple venant d’éviter la douche façon climatiseur (observez aussi que même mon téléphone transpire avec cette chaleur)

2) Des réductions sur la vodka à l’occasion du ramadan

Comme nous le voyions dans mon précédent article, l’Azerbaïdjan est un pays à majorité musulmane de confession chiite. Néanmoins, en partie car Bakou a longtemps été habitée par de nombreuses nationalités (Russes, Géorgiens, Arméniens, et divers Européens venus faire le commerce du pétrole), et en partie par les années soviétiques qu’a connu le pays, l’influence de la religion n’est pas toujours si présente. Résultat, en Azerbaïdjan, cela peut être compatible de boire de la vodka tout en faisant le ramadan. Et oui !

3) Un escalier dans un trottoir

On rigolait pendant mon séjour en Serbie en imaginant que, pour occuper les étudiants en architecture les plus mauvais, on leur confiait les plans de construction des parkings – d’où la présence en Serbie des parkings les plus mal conçus que cette planète ait jamais porté. En Azerbaïdjan, il semblerait qu’une autre stratégie ait été adoptée : les derniers de la classe ont apparemment la responsabilité des trottoirs, ce qui donne des résultats parfois… Surprenants !

Un trottoir surélevé de quand même 4 belles marches, en plein centre-ville !

4) Des gens qui mélangent le russe et l’azerbaïdjanais dans la même conversation

En Azerbaïdjan, plus particulièrement à Bakou, il y a les gens qui parlent azerbaïdjanais, les gens qui parlent russe, il y a les gens qui parlent les deux, et puis il y a ceux qui réussissent à parler les deux en même temps. C’est assez impressionnant d’assister à cette gymnastique de l’esprit qui consiste à pouvoir répondre en deux langues d’une façon aussi naturelle.

5) Une mosquée dans une montagne (à cinq doigts)

Bon, là, c’est un petit peu capilo-tracté car il y a sûrement de nombreuses mosquées dans les montagnes à travers le monde, mais j’avoue que celle ci m’a particulièrement impressionnée. Non par sa taille, car c’est plus une cabane que véritablement une mosquée flamboyante, mais plutôt par son emplacement au sommet de la fameuse « Beş Barmaq », la montagne à cinq doigts, dont l’accès plus que sinueux est réalisé avec des bébés au bout des bras et en tongs sans poser de problème aux locaux (alors que nous on galère juste avec nous mêmes).

6) Plus de photos d’Heydar que de radars sur la route (et pourtant il y en a beaucoup)

Il y a ce jeu assez célèbre en France qui s’appelle le « Burger Quiz » d’où est tiré un fameux sketch des Inconnus où il faut notamment choisir entre un monaco (la boisson) et Stéphanie de Monaco. La version azerbaïdjanaise vous inviterait à choisir entre Heydar (Aliyev, père de la nation) et le radar, qui ponctuent tout deux les routes du pays chaque 3 mètres environ. Anecdote : il y a tellement de photos d’Heydar et de son fils, Ilham Aliyev, actuel président, que mon application Google Photos me proposent leurs visages pour la reconnaissance faciale. Flippant.

L’une des nombreuses photos du Père de l’Azerbaïdjan ornant les routes des villes comme des campagnes

7) Une statue de Jean-Claude Van Damme (et une de Steve Jobs) dans un village

C’est vraiment improbable, mais il existe dans la région de Qabala, vers le milieu du pays, un village qui s’appelle « Vəndam« . Les habitants (ou les autorités locales ?) ont donc décidé d’ériger une statue de la star belge dans sa position la plus emblématique. L’autre raison de l’élévation de ce magnifique monument, c’est que le fils de Jean-Claude Van Damme, Christopher, s’est marié avec une femme azerbaïdjanaise. Les habitants de Vəndam attendent donc avec impatience la venue de l’acteur qui n’a pas encore daigné leur rendre visite. Jean-Claude, si tu nous lis, tu sais où aller en vacances… Par contre si quelqu’un sait pourquoi il y a une statue de Steve Jobs a côté de celle de Van Damme, je prends, car là je n’ai pas d’explications. J’imagine qu’il est juste bg.

8) Des gens qui passent derrière vous quand vous parlez à quelqu’un

Alors ça, j’ai mis un peu de temps avant d’être sûre que c’était vraiment un truc azerbaïdjanais et pas seulement des gens qui me poussaient dans la rue. Je m’explique. Imaginez que vous êtes dans un couloir et que vous êtes en pleine conversation avec quelqu’un, chacun dos à un mur du couloir. Vous laissez ainsi un passage entre vous et les gens qui souhaitent emprunter le couloir devraient, théoriquement, passer au milieu. Mais pas en Azerbaïdjan. Non, en Azerbaïdjan, passer au milieu de deux personnes qui discutent risquent de briser leur amitié et les gens préfèrent donc gentiment vous pousser pour passer derrière vous, entre le mur et vous mêmes. Si, vraiment, il n’y a pas le choix et ils passent entre vous, alors, au chemin retour, ils devront reprendre le même chemin afin de lever la malédiction. Pas simple cette affaire…

Un très beau schéma montrant des personnages A et B en train de discuter et un personnage C privilégiant dans le scénario en pointillé une pratique toute azerbaidjanaise !

9) Un certain goût pour le kitsch

Avant d’arriver à Bakou, j’ai passé un peu de temps sur les sites de location d’appartements (je vous conseille d’ailleurs les sites www.ru.bina.az et www.yeniemlak.az) et… Comment dire… J’ai vu des choses. Des choses que je ne pensais jamais voir. Jusqu’à remettre en question mon goût pourtant prononcé pour le kitsch. Les Azerbaïdjanais ont amené le style à un niveau stratosphérique et j’avoue que mon goût européen n’était pas prêts pour ces images. Attention, âmes sensibles s’abstenir.

10) Des décors dignes de Star Wars

On m’a toujours dit que l’épisode 1 de Star Wars (c’est à dire celui sorti en 4ème, quand Anakin était tout piti) avait été tourné en Tunisie, pas loin de Tataouine, d’où le nom de la planète Tatooine dans le film. Mais après avoir voyagé à travers les plaines désertiques d’Azerbaïdjan et observé ses complexes industriels aux allures futuristes du passé, je commence à douter. Tatooine (et Endor) ne seraient elles pas bakinoises ?

Bonus – Ce que vous ne verrez jamais en Azerbaïdjan : des casinos (l’endroit avec les machines à sous hein, pas les supermarchés) (quoiqu’il n’y en a pas non plus…). Et oui, ils sont interdits dans le pays depuis 1998. La légende dit que la famille présidentielle a connu quelques déboires dans ces lieux de vices. Mais pas d’inquiétude, vous pouvez quand même participer à la lotterie nationale et parier sur le sport, l’espoir n’est pas perdu !

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